Faire garder son bébé

Faire garder son bébé

Laisser bébé pour aller travailler on a beau se préparer psychologiquement à cette rupture de symbiose totale, l’échéance approchant, on se lève le matin avec une boule dans la gorge, on regarde son petit bout’chou en souriant, en se disant « moins un jour ! ».

En se disant même que l’on est une mère indigne et que bébé n’a pas la chance que l’on a eue nous –mêmes. Nous avons pour la plupart, des souvenirs d’enfance de retour de l’école où notre mère nous attendait à la maison. Elle avait préparé le goûter, les fameuses petites tartines avec du beurre sur du bon pain craquant et des carrés de chocolat.

Quand on pense à tout ce que nous ne pourrons pas découvrir comme une maman au foyer : les premiers pas qu’il fera certainement à la crèche ou chez les beaux-parents, ses premiers mots qu’entendra ravie, notre mère ou belle-mère. Nous nous sentons tellement désarmée et impuissante face à cette organisation à mettre en place contre son gré !

Il faut un sacré cran pour mettre de côté cette vague de sentiments, de souvenirs et se recentrer sur ce petit être pour lequel on donnerait tout, même sa vie. S’accrocher et se dire que, malgré tout, les temps ont changé et les crèches aussi : c’est vrai que la dame qui s’occupe des tout-petits est très sympathique et qu’elle a la « fibre » , en effet, il lui fait de grands sourires et elle le lui rend bien.

Cependant, ce sentiment de ne rien pouvoir maîtriser à partir du moment où quelqu’un d’étranger s’occupe de lui. Car il est vrai qu’avoir un enfant donne de l’assurance. On se sent plus capable, de quoi on n’en sait pas trop, mais sitôt que quelqu’un d’autre intervient tant qu’il est tout bébé, on ressent comme un vide, un peu comme si on nous volait une partie de nous-mêmes. Nous n’avons pourtant pas l’impression d’être une mère « abusive » ou collante mais nous revendiquons au moins les premiers mois de la vie de bébé, de pouvoir profiter du privilège d’être une maman-poule.

Alors, quand on va pour le récupérer le soir, nous essayons d’en profiter au maximum, mais le marchand de sable passe beaucoup trop tôt et la vie défile à vive allure.

Back to top